Les Figaro Beneteau 3 se sont amarrés ce dimanche 6 juillet à Port-la-Forêt, berceau de la course au large. Partie hier de Pornichet, la flotte aura parcouru près de 190 milles, en passant par le plateau de Rochebonne, puis négociant le passage d’un front froid avant la remontée vers les côtes bretonnes.
La Réunion a coupé la ligne d’arrivée à 15h 10min 58s, Paprec by Normandy Inshore Program a suivi de près, arrivant à peine 10 minutes plus tard. Nesse x Netman complète le podium en prenant la troisième place.
Au classement général provisoire (avant jury), Paprec by Normandy Inshore Program conforte son avance avec 20 points d’écart sur Dunkerque-Kiloutou, actuellement deuxième. La Réunion se place pour l’heure en troisième position.

Pluie ce matin, ciel clairsemé cet après-midi… C’est sous une météo changeante, fidèle à l’âme bretonne, que les Figaro Beneteau 3 ont filé avec grâce vers la baie de Port-la-Forêt, véritable Mecque des navigateurs. Après un long bord sous spi jusqu’au plateau de Rochebonne – un haut-fond poissonneux du golfe de Gascogne –, les marins ont fait face à un front nocturne, qui a tenu ses promesses : une étape particulièrement humide et ventée, avec 20 à 25 nœuds en moyenne.
La Réunion, notamment, a su tirer parti d’une option payante. « Jules nous a sorti un magnifique bord sous gennak, qui nous permet de revenir sur Paprec et de les dépasser, raconte Aurélien Barthélémy. Nous l’avons sorti assez tôt par rapport à nos concurrents, sur un bord très serré, très haut, avec un vent très fort et de la mer. Ce n’était pas facile de trouver l’équilibre et la vitesse. »
Les navigateurs ont donc dû jouer entre les grains sans jamais perdre en vitesse. La Réunion enregistre d’ailleurs des pointes atteignant 18 nœuds. Un exercice maîtrisé également par les actuels leaders du classement général provisoire.
« Ça s’est bien passé, même si nous avons raté un coup au milieu avec le front, souligne Alexandre Boite à bord de Paprec by Normandy Inshore Program. Nous n’avons pas été assez réactifs sur le changement de voile. Nous savions que nous aurions du vent, avec un moment de la gauche puis de la droite. Mais il fallait vraiment être plus rapides. »

Problèmes techniques pour Dunkerque-Kiloutou
Nuit difficile pour l’équipage nordiste, qui a, en quelque sorte, subi la loi de Murphy. Arrivé en sixième position, Dunkerque-Kiloutou voit 18 points s’ajouter à son compteur, tandis que son principal rival n’en prend que 6 à l’issue de cette Grande Course.
« Notre aérien a décidé de nous dire un peu ciao en termes de véracité des valeurs, se désole Mary Boinet. Nous avons choisi une option car nous pensions qu’il y avait beaucoup de gauche… alors que pas du tout. Le temps de nous en rendre compte en comparant avec les traces, c’était déjà trop tard. En plus, notre écran d’ordinateur nous a lâchés, et nous avons aussi pris un casier dans le safran cette nuit. Sur la fin, nous avons essayé au moins de passer devant les Suisses et de regagner un bateau. »
Un nouvel offshore dès demain
Comme les éditions précédentes, celle de 2025 n’offre guère de répit aux navigateurs qui, repartiront dès demain pour trois parcours construits, programmés entre midi et 15 heures. À peine auront-ils le temps de souffler qu’ils devront déjà s’élancer, à 20 heures, sur une grande boucle de 24 heures, un tracé exigeant de 155 milles.